L'Eglise célèbre aujourd'hui la fête de la Sainte Famille !!!!!

Publié le par Amédé ZOUNGRANA (1ère Année de Théologie)

L'Eglise célèbre aujourd'hui la fête de la Sainte Famille !!!!!

Homélie du 26 Décembre 2021

Bien aimés de Dieu, que les grâces de la nativité de l’Emmanuel continuent d’inonder nos cœurs de paix de joie et d’amour. Joyeux Noël. Que l'avènement de l'Emmanuel apaise les coeurs meurtris et endoloris. Nos condoléances aux familles endeuillées par les exactions en ces jours ci. Que par la miséricorde de Dieu, les défunts reposent en paix. Noël est d’abord et avant tout une fête qui se célèbre en famille. Et l’Eglise nous donne aujourd’hui de célébrer Noël avec la fête de la Sainte famille. Mais existe-t-il un prototype parfait de famille à imiter ? La Bible ne définit pas de code familial. Toutefois on y repère des familles d’exception qui ont retenu l’attention des auteurs sacrés. On a toute une galerie de portraits de familles, tantôt heureuses et tantôt éprouvées dans la Bible. Ces familles ont connu leurs lots de malheurs : difficulté de mariage, problème d’infécondité, toute chose susceptible d’engendrer la honte et le déshonneur social.

Donner la famille de Jésus comme le modèle de la famille chrétienne demande bien quelques nuances. C’est une famille qui a traversé toutes sortes d’épreuves. Les évangiles de l'enfance nous racontent et nous annoncent surtout des événements redoutables pour la famille de Nazareth : Marie qui sera enceinte sans avoir connu d’homme, la persécution d'Hérode, la fuite en Égypte, l'annonce faite au Temple par Siméon que l’avènement de Jésus sera comme un glaive qui transpercera l'âme de Marie. Mais toutes ces épreuves renforceront leur vie de foi en Dieu et affermiront l’amour entre les membres de la famille.

La famille de Nazareth est bien une famille exemplaire

Il y a dans cette famille quelque chose d’exceptionnelle. Le respect total de chacun pour la personnalité des autres et l’abandon total de chacun au dessein salvifique de Dieu. En Matthieu 1,18-23, nous voyons Joseph se soumettre au mystère de Marie en assumant la paternité légale de Jésus. Chaque être humain vit avec Dieu le secret d'une relation unique. Quant à Joseph, les songes symboliques qui lui dictent sa conduite, traduisent le dialogue incommunicable qu'il entretient avec Dieu en silence. Jésus et Marie se plient aux décisions de Joseph. Parlant de Marie, elle est celle qui a su accueillir avec joie le verbe en son sein, pour ensuite le redonner au monde. Elle bénéficie du soutien indéfectible de Joseph son époux. En ce qui concerne Jésus, il se doit aux affaires de son Père. Marie et Joseph ne comprennent pas, mais respectent la voie du petit Jésus. De son côté, Jésus « leur était soumis ». Tout cela est très important pour nous. Dans beaucoup de couples, en effet, le mari peut être déconcerté par la manière de se comporter de sa femme, et réciproquement car on n'avait pas prévu la manière dont il ou elle évoluerait. Bref, on s'était lié à un conjoint imaginé, rêvé, sublimé. Mais après le mariage, on se découvre plus. Accepter l'autre tel qu'il est et tel qu'il devient suppose un accès à l'amour véritable. Nous souffrirons moins si nous aimons les autres tels qu’ils sont. Il en va de même vis-à-vis des enfants, dont on a souvent tendance à préprogrammer l'avenir, à les rêver autres qu'ils ne sont. Tous ces dérapages, nous pouvons les conjurer en méditant sur la «Sainte Famille».

L’enfant Jésus était soumis à ses parents et se fortifiait tout rempli de sagesse. Je m’adresse aux enfants qui sont dans l’assemblé : « les enfants est-ce que vous êtes obéissants envers vos parents ? Vraiment ? Sachez que le petit Jésus était sage. Il était obéissant aux parents et il écoutait aussi la voix de Dieu. Cela lui a permis d’acquérir une sagesse remarquable si bien qu’à l’âge de 12 ans il pouvait déjà discuter avec les docteurs de la loi. Chers enfants prenez au sérieux l’éducation que vous recevez. Travaillez bien à l’école, et les parents seront fiers de vous. L’enfant Jésus aimait la prière. Il a passé 3 jours de prière et de méditation dans le Temple de Jérusalem. Il aimait la catéchèse des docteurs de la loi, l’enfant Jésus aimait entendre la voix de Dieu».

En outre, la liturgie d’aujourd’hui nous présente la sainte famille comme un modèle à suivre, une famille normale avec ses peines, ses joies, ses amitiés et ses drames... Marie et Joseph ont été de bons parents, de bons éducateurs et le Christ leur doit toute sa formation. Aujourd’hui, la famille passe souvent au second rang... Ce sont les gouvernements, les pouvoirs publics, les systèmes scolaires et les réseaux sociaux qui contrôlent la croissance des jeunes... Nous oublions souvent que la société vaut ce que valent les familles qui la composent. Notre façon d’être, de penser, d’agir, d’aimer, d’évaluer les personnes et les situations, nous viennent en grande partie de nos parents. Profitons donc de cette fête de la sainte famille et de la période de Noël pour redonner de l’importance à nos contacts familiaux.

Fondée sur le mariage de l’homme et de la femme, la famille est le lieu de l’amour personnel qui transmet la vie. L’amour ne se réduit pas à l’illusion du moment. Dans la promesse réciproque d’amour, pour le meilleur et pour le pire, l’amour exige une continuité de vie, jusqu’à la mort. Mais nos relations humaines restent souvent marquées par leurs imperfections et leurs infidélités. De nos jours la famille est confrontée à de nombreux défis. Premièrement elle doit faire face à l’idéologie du “genre” qui nie la différence et la réciprocité naturelle entre un homme et une femme. Cette idéologie laisse envisager une société sans différence de sexe. Elle sape la base anthropologique de la famille.

Deuxièmement le système économique actuel produit de nouveaux types d’exclusion sociale. Dans ce système l’homme, la personne humaine a été remplacée par l’argent. C’est le règne de l’individualisme, du capitalisme et du consumérisme. Dans ce système, si tu n’as pas l’argent, on peut commencer la réunion de famille sans toi.

Troisièmement, la récurrence des divorces et la situation des couples séparés, remettent en cause l’idéale de l’unité familiale. L’Église demeure proche des époux dont le lien s’est tellement affaibli qu’un risque de séparation se présente. Une attention particulière doit surtout être accordée aux enfants, premiers touchés par la séparation. Ils sont des victimes innocentes de la désunion, et ils en restent marqués toute la vie. L’expérience de l’échec conjugal est toujours douloureuse pour tous. Le pardon pour l’injustice subie n’est pas facile, mais c’est un chemin à faire avec la grâce de Dieu. Les enfants ne sauraient être des objets qu’on se dispute et il faut rechercher les meilleurs moyens pour leur permettre de surmonter le traumatisme de la scission familiale et de grandir de la manière la plus sereine possible.

En somme, la vie dans le mariage demeure vulnérable. Voilà pourquoi il est toujours nécessaire de dialoguer, de se pardonner et d’oser recommencer. Dans la vie du couple, on ne devrait pas avoir peur de toujours pardonner, d’accorder à l’autre une seconde chance sans cesse renouvelée. Cela permet aux couples de résister aux vents contraires. « La famille est vivante, si elle se trouve unie dans la prière, nous dit le Pape François dans un message adressé aux familles lors d’un pèlerinage en Italie. La famille est forte, si elle redécouvre la Parole de Dieu et la valeur providentielle de toutes ses promesses. Elle construit l'histoire si elle reste ouverte à la vie ». Jésus, Marie et Joseph en vous nous contemplons la splendeur de l’amour véritable, à vous, nous nous adressons avec confiance. Faites de nos familles des lieux de communion, de prière, et d’amour. Que jamais plus dans les familles on fasse l’expérience de la violence, de la fermeture et de la division. Que quiconque a été blessé ou scandalisé connaisse rapidement consolation et guérison. Qu’il en soit ainsi, maintenant et pour les siècles des siècles. Amen.

Abbé Jean Paul BANGRE, Diacre

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