Homélie du Samedi Soir 04/11/2023

Publié le par Grand Séminaire Saint Jean-Baptiste de Wayalghin

Vêpres solennelles du samedi 04 novembre 2023 : 1 Th 2,7b-9.13

Frères bien-aimés de Dieu, par ces vêpres, nous voici entrés dans la 31èmé semaine du temps ordinaire. Le passage de la lettre de Saint Paul Apôtre aux Thessaloniciens, que nous venons d’écouter, nous montre l’Apôtre des nations avec ses deux compagnons, Sillas et Timothée se souvenant du dur labeur ainsi que des fruits de leur activité missionnaire à Thessalonique. Leur activité a connu la résistance de la part des Juifs qui, jaloux du succès de leur prédication (cf. Ac17, 5-9), en voulaient à leur vie dans cette ville, et cela leur a valu l’exil à Bérée, selon le témoignage de Ac17, 10. Mais qu’à cela ne tienne, Paul et ses compagnons ont de quoi rendre grâce à Dieu, car  les Thessaloniciens ont reçu la Parole de Dieu par le biais de leur prédication. Ils ont accueilli la parole pour ce qu’elle est réellement : la parole de Dieu qui est à l’œuvre. Le thème principal de ce passage se rapporte à l’attitude du missionnaire pour la réussite de la mission qui lui est confiée.

D’abord, le missionnaire doit avoir de l’amour pour ceux à qui il annonce l’Évangile. Ce fut l’attitude de Paul et ses compagnons à l’égard des Thessaloniciens, car disent-ils : « Nous avons été pleins de douceur avec vous, comme une mère qui entoure de soins ses nourrissons». De fait, ils ont réussi à épouser le quotidien des Thessaloniciens. C’est ce à quoi le Pape François nous invite, surtout les pasteurs : à « être des pasteurs pénétrés de ‘l’odeur de leurs brebis’ ‘au milieu de leur propre troupeau, qui rejoignent les hommes dans leur vie quotidienne et jusqu’aux périphéries de leur existence. »[1] Ainsi, le bon pasteur doit arriver à sentir les difficultés et guérir les blessures des brebis. Paul avec ses deux compagnons l’ont expérimentés et ont voulu en plus de l’Évangile donner de leurs vies pour le salut des Thessaloniciens, car ceux-ci leur étaient devenus très chers. C’est dans ce sens qu’il faut comprendre toujours le Pape lorsqu’il affirme que « Ceux qui sont envoyés proclamer le cœur de notre foi chrétienne, la mort et la résurrection du Christ, ne peuvent le faire avec authenticité que s’ils sont constamment en contact avec les blessures de l’humanité. »[2] Alors, nous qui nous préparons à devenir des disciples du Christ, sommes-nous prêts à risquer notre vie pour Lui ?

Ensuite, le missionnaire doit être libre et n’être à la charge de personne dans l’annonce de l’évangile. En effet, la liberté est fondamentale pour qui annonce l’Évangile du salut. Elle assure notre indépendance. Dans ce passage aux Thessaloniciens, Paul et ses compagnons nous donnent une preuve de liberté lorsque Paul affirme : « c’est en travaillant nuit et jour, pour n’être à la charge d’aucun d’entre vous, que nous vous avons annoncé l’Évangile de Dieu. » Dès lors, ils nous enseignent sur la nécessité de la liberté dans l’annonce de la Bonne Nouvelle. Bien-aimés de Dieu, sachons que cette entreprise à laquelle Paul et ses compagnons nous invitent comporte des principes qui sont des conditions indispensables pour que le message évangélique du Christ que nous avons la charge d’annoncer aux hommes de ce temps puisse être crédible et fiable. Cela dit, être libre en tout afin de pouvoir annoncer l’Évangile du Christ est fondamental. C’est au prix de cette liberté que Paul et ses compagnons révèlent en toute sincérité qu’à Thessalonique, ils se sont donné tout entier pleins de douceur comme une mère pour ses enfants, pour la cause de l’Évangile. De fait, ils n’ont épargné ni peine, ni fatigue ; ils n’ont voulu être à la charge de personne, et annonçant la Bonne Nouvelle de Jésus-Christ à temps et à contretemps aux Thessaloniciens. En effet, Saint Paul et ses compagnons visent l’unique nécessaire : faire la volonté de Dieu. C’est ce qui a poussé Saint Paul à dire : « Je n’attache aucun prix à ma propre vie, pourvu que je mène à bonne fin ma course…rendre témoignage à l’Évangile de la grâce de Dieu ». (cf. Ac20, 22-24).

Enfin, le pasteur doit savoir vivre dans l’action de grâce. Action de grâce envers Dieu qui préside toute évangélisation et fait produire les fruits dans la vie de ceux qui croient et reçoivent l’Évangile. Aussi, devons-nous rendre grâce à Dieu pour les multiples conversions qui s’opèrent dans la vie des hommes. C’est ce qu’ont fait Paul, Sillas et Timothée quand ils exprimaient la raison de leur satisfaction relative à la conversion des Thessaloniciens. Ils disaient en effet : « Nous ne cessons de rendre grâce à Dieu : quand vous avez reçu la parole de Dieu que nous vous faisions entendre, vous l’avez accueillie pour ce qu’elle est réellement, non pas une parole d’homme mais la parole de Dieu. » Cette Parole de Dieu unit les croyants, et les Thessaloniciens l’ont compris. Ainsi, Paul et ses compagnons ne peuvent cesser de rendre grâce à Dieu. Et nous aujourd’hui, savons-nous toujours rendre grâce à Dieu pour ses bienfaits sans cesse renouvelés à notre endroit ?

Wendmi André KABORE

 

[1] L’odeur des brebis : Sentir les difficultés et guérir les blessures, au centre du rôle du pasteur - Église catholique en France, 21 février 2019 : Pape François lors du sommet international de réflexion sur la pédophilie et les abus sexuels dans l’Eglise Catholique. Consultez le samedi 21octobre 2023 à 21h49mn.

[2] Idem.

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