Bonjour mes chers enfants ! Ça va bien ? Marie, « le fruit de tes entrailles est béni »

Publié le par Amédé ZOUNGRANA (1ère Année de Théologie)

Bonjour mes chers enfants ! Ça va bien ?         Marie, « le fruit de tes entrailles est béni »

Homélie  du 4e Dimanche de l’Avent/Année C

1re Lecture : Mi 5, 1-4a ;

Réf. bibliques     Psaume : Ps 79 ;

2e Lecture : He 10,5-10 ;

Evangile : Lc 1, 39-45

Chers frères et sœurs en Christ, que la paix de Dieu habite en nous à jamais !

Bonjour mes chers enfants ! Ça va bien ? Est-ce que vous savez que Noël est presqu’arrivé ? (Oui). Comment vous avez fait pour le savoir ? Je sais que c’est parce que vos parents (papa et maman) vous ont fait des cadeaux, cousu ou acheté des habits pour vous. C’est ça non ? C’est leur manière de vous préparer à Noël. Ils ont fait cela afin que vous soyez dans la joie, contents et là, vous allez bien accueillir le Petit Jésus à Noël. Dites merci à vos parents car même s’ils ne l’ont pas encore fait, ils vont le faire avant Noël.

Frères et sœurs, depuis le premier dimanche de l’Avent, nous nous sommes embarqués dans le convoi qui nous mène à Noël et nous voici déjà à quelques mètres de l’arrivée. Mais avant de descendre, il sied que nous évaluions notre parcours, notre voyage. Qu’en est-il exactement ? Il s’agit de faire un bilan d’abord personnel puis communautaire. Ces bilans doivent nous permettre de nous situer par rapport à nos différents préparatifs en vue d’accueillir l’Emmanuel, le Prince de la paix. Chacun de nous sait où est ce qu’il en est. Si la préparation est conséquente tant mieux ; dans le cas contraire, redoublons d’effort, demeurons dans la foi et soyons humbles pour reconnaître nos infidélités et prendre la ferme résolution de ne pas les répéter et en même temps, tournons-nous vers Dieu pour lui demander la force d’une conversion sincère.

Avec ce quatrième (4e) et dernier dimanche de l’Avent, nous sommes invités à poursuivre et à achever les résolutions que nous avons prises au début de ce Temps de l’Avent pour montrer à Jésus que nous sommes prêts à tous les niveaux pour l’accueillir très prochainement. C’est pour nous aider dans cette optique que Dieu nous convoque encore aujourd’hui pour nous nourrir de sa Parole qui est la seule source où nous pouvons puiser les éléments nécessaires pour parfaire notre marche vers Noël. Cette Parole de Dieu témoigne de la venue imminente de Jésus, de l’Incarnation du Fils de Dieu. En effet, dans notre préparation pour accueillir le Petit Jésus, le prophète Michée nous encourage à rester fidèles à Dieu dans nos moments de turbulences et à ne pas se croire délaisser car un Sauveur nous est promis, le Messie. Le Messie naîtra et cela doit arriver, ce n'est pas une nécessité, c'est une certitude. Simplement parce que Dieu l'a promis. Et alors, il faut comprendre que le temps de délaissement apparent qu'on vit souvent ou qu’on est en train de vivre n'est qu'un moment dans le déroulement de l'histoire humaine. Ce messie, pour le prophète Michée, va naître à Bethléem Ephrata pour gouverner Israël, pour gouverner l’humanité. Il naîtra dans la descendance de David ; tel un berger, il fera régner la justice et la paix. Et pas seulement sur Jérusalem, c'est l'humanité tout entière qui est concernée dans l'espace et dans le temps : dans l'espace « Ils habiteront en sécurité, car désormais il sera grand jusqu'aux lointains de la terre »... dans le temps puisque « ses origines remontent aux temps anciens, aux jours d’autrefois ». Le dessein bienveillant de Dieu est vraiment pour tous les hommes et toutes les femmes de tous les temps ! Qu’il répande cette justice et surtout cette paix dans notre sous-région, dans notre pays.

Ce Messie, le Christ, nous dit la 2e lecture, entre dans le monde et se montre entièrement disponible par son « me voici » pour faire la volonté du Père. La disponibilité de Jésus à faire la volonté du Père ne commence pas à un moment précis, c’est toute sa vie entière. Cela nous engage à être à notre tour des chrétiens qui se donnent entièrement pour faire la volonté de Dieu dans notre vie quotidienne afin que l’Evangile soit porté à tous nos frères et sœurs. Faire la volonté du Père, c’est faire preuve de charité, penser aux personnes qui ont besoin de notre prière, notre proximité, notre soutien, notre générosité ; je pense ici aux malades, aux pauvres, aux faibles, aux déplacés internes de notre pays ; si nous sommes à quelques pas de Noël et nous n’avons pas encore tourné notre regard vers ces personnes, il nous manque quelque chose dans notre montée vers Noël.

La rencontre du Messie avec l’humanité sera d’une grande joie ; c’est la « Visitation », rencontre entre la Divinité et l’humanité ; Dieu qui se déplace pour aller à la rencontre de l’être humain ; quel abaissement ! Le récit de la « Visitation » de l’évangile de ce jour est une œuvre éminemment théologique avec cette phrase centrale du texte : « Elisabeth fut remplie d'Esprit Saint, et s'écria d'une voix forte » ; cela veut dire que c'est l'Esprit Saint en personne qui parle pour annoncer dès le début de l'Evangile ce qui sera la grande nouvelle de l'évangile de Luc tout entier : celui qui vient d'être conçu est le Seigneur. Et quelles sont ces paroles que l'Esprit inspire à Elisabeth ? « Tu es bénie »... « le fruit de tes entrailles est béni » c’est-à-dire Dieu agit en toi et par toi, Dieu agit en ton fils et par ton fils. Comme toujours l'Esprit Saint est celui qui nous permet de découvrir dans nos vies et celle des autres, tous les autres, la trace de l'œuvre de Dieu. Luc n'ignore sûrement pas non plus la phrase d'Elisabeth « Tu es bénie entre toutes les femmes, et le fruit de tes entrailles est béni ». « Tu es bénie entre toutes les femmes ».

Cette phrase laisse entendre que Marie est la femme victorieuse qui assure à l'humanité la victoire définitive sur le mal ; quant à la finale « le fruit de tes entrailles est béni », elle annonce que le fruit des entrailles de Marie est le Seigneur lui-même. On peut penser que Luc a été heureux d'accumuler dans le récit de la Visitation les détails qui rappellent le récit de la montée de l'Arche à Jérusalem (Cf. 2 S 6): les deux voyages, celui de l'Arche et celui de Marie se déroulent dans les collines de Judée ; l'Arche entre dans la maison d'Oved-Edom et elle y apporte le bonheur (2 S 6,12), Marie entre dans la maison de Zacharie et Elisabeth et y apporte le bonheur ; l'Arche reste trois mois dans cette maison d'Oved-Edom, Marie restera trois mois chez Elisabeth ; enfin David dansait devant l'Arche (2 S 6,16) , et Luc note que Jean-Baptiste « bondit de joie » devant Marie qui porte l'enfant. Tout ceci n'est pas fortuit, évidemment. Luc nous donne de contempler en Marie la nouvelle Arche d'Alliance. Or l'Arche d'Alliance était le lieu de la Présence de Dieu. Marie porte donc en elle mystérieusement cette Présence de Dieu ; désormais Dieu habite notre humanité : « Le Verbe s'est fait chair et il a habité parmi nous ».

Frères et sœurs, comme le Christ qui n’est pas venu pour faire sa propre volonté mais celle du Père, puissions-nous, durant ces quelques jours qui nous conduisent à Noël et le reste de notre vie, être disponibles à faire toujours la volonté de notre Père Céleste et bien disposer nos cœurs à accueillir dans la joie le Messie, Parole de Dieu faite chair. Que les grâces de cette Eucharistie nous y aident. Amen !!

                                                  Diacre Vincent PEUZINGO

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article