Je crois à la résurrection des morts

Publié le par Léon DABIRE (1ère année de théologie)

Homélie du 32ème dimanche du temps ordinaire annee « c »

1ère lecture : 2M 7, 1-2.9-14 ; Ps 16 ; 2ème lecture : 2Th 2, 16-3,5 ; Evangile : Lc 20, 27-38.

 

Que la grâce de notre Seigneur Jésus-Christ, l’amour de Dieu le Père et la communion de l’Esprit Saint soient toujours avec vous !

Bien aimés du Christ, en ce 32è dimanche du temps ordinaire, la Parole de Dieu nous parle principalement de la résurrection, pour la vie éternelle. Dans notre credo, nous professons : « Je crois à la résurrection des morts ». Il s’agit là d’une vérité qui est au fondement de notre foi. Dans le livre des Maccabées connu aussi sous le nom de livre des martyrs d’Israël, sept frères acceptent la torture et puis la mort par fidélité à leur foi. Devant le roi Epiphane Antiochus qui voulait que tout le monde l’adore, les sept frères préférèrent obéir à Dieu qu’à celui-ci. Et nous nous rappelons leurs paroles : « nous ne pouvons pas transgresser la loi et t’obéir, nous préférons mourir par fidélité à la loi de notre Dieu. Le roi du monde nous ressuscitera pour une vie éternelle ». Contemplons ici la foi de ces jeunes au Dieu vivant qui leur fait espérer la vie éternelle. Nous le savons, il n’y a rien de nouveau sous le soleil. Ce qui s’est passé autrefois, c’est ce qui se passe aujourd’hui et qui se passera demain. En effet, il existe encore aujourd’hui des Epiphanes Antiochus qui tentent de faire ressentir leur pouvoir, de soumettre les autres à leur seul vouloir qui bien souvent ne s’accorde pas avec les exigences de la foi de ces derniers. Alors que faire dans de telles situations ? Ici, disons que l’expression de la foi et de la confiance des sept frères peut nous inspirer.

En effet, la foi est un grand trésor qui ne se découvre qu’au fur et à mesure que grandit notre expérience en la fidélité de Dieu qui tient toujours ses promesses. La résurrection comme don de la vie éternelle manifeste et révèle cette fidélité de Dieu.

Bien aimés de Dieu, l’épisode des sept frères est réellement une étape décisive de la foi juive en la résurrection des morts, en la vie éternelle. Avec ces sept frères, nous pouvons dire que la foi en la résurrection est déjà esquissée dans sa genèse. Ils nous donnent un bel exemple afin que nous comprenions que celui qui croit réellement ne doit pas se laisser trainer et entrainer par et dans des sollicitations inutiles. Aujourd’hui, le monde tente de nous inculquer si souvent des semblants de valeurs et orientations qui méconnaissent Dieu, excluent l’horizon de la vie éternelle et ainsi contredisent notre foi. Mais c’est dans notre fidélité au Dieu vivant et libérateur que nous serons conduits à la source de la vie éternelle comme les sept frères dans la première lecture.

Par ailleurs, cette lecture qui ouvre sur la foi en la résurrection entretient une étroite connexion avec la page d’évangile que nous avons écoutée. En effet, pour ridiculiser et remettre en cause la foi en la résurrection après la mort, les sadducéens n’hésitent pas à monter de toutes pièces, une histoire. Il s’agit de sept frères qui se marient successivement à une même femme et qui meurent sans pouvoir laisser de descendance. Au bout de cette histoire vient la question-piège :  à qui sera la femme au jour de la résurrection ? Pour eux, cette histoire était une démonstration claire du non-sens de la foi en la résurrection des morts. Mais Jésus s’en offusque.

Il leur fait savoir que notre Dieu est le Dieu des vivants, il n’est pas le Dieu des morts. C’est lui qui nous donne la vie. Jésus fait implicitement référence ici à l’épisode du buisson ardent où à la question de Moïse : que vais-je dire au peuple s’il me demande qui m’envoie ? Le Seigneur répondit : ‘’Je suis le Dieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob’’. Cette référence aux gens qui ont vécu dans la foi, qui ont fait l’expérience de l’alliance avec Dieu nous fait clairement voir que notre Dieu est le Dieu des vivants. Le psalmiste professe cette vérité lorsqu’il affirme : notre espérance c’est de gouter à la félicité éternelle et d’être dans le palais des vivants, le royaume des vivants. De quel royaume s’agit-il ? C’est là où habite Dieu et qui se construit ici-bas dans la fidélité aux exigences de la foi ; une fidélité aux lois de Dieu, à celui qui nous appelle.

Le refus de la résurrection met en péril notre salut et rend caduque notre foi. De fait, comme le dit St Paul « s’il n’y a pas de résurrection des morts, le Christ, lui non plus n’est pas ressuscité. Et si le Christ n’est pas ressuscité, notre message est sans objet et votre foi est sans objet » (1co 15,13).

Frères et sœurs bien-aimés, dans un monde qui semble se suffire à lui-même et qui tend à nier l’existence de Dieu, ne nous laissons pas égarer par les sadducéens de notre temps dont la tendance est de prôner une certaine culture de la mort. En effet, ceux-ci nous font croire qu’il n’y a rien après cette vie, qu’il faut « croquer » la vie à pleine dent, c’est-à-dire vivre dans l’insouciance du lendemain, obnubilés par les plaisirs éphémères du temps présent. Mais, nous chrétiens, nous savons que la vie chrétienne ne se limite pas à celle sur la terre et que nous nous ne sommes pas faits pour nous y établir définitivement. Pour nous chrétiens la vraie vie se trouve ailleurs et cet ailleurs n’est pas un lieu mais un état, un état de bonheur, de communion avec Dieu. Et « Ceux qui serons jugés dignes d’avoir part au monde à venir, [de vivre dans cet état], seront semblables aux anges ». Et comme eux, ils ne peuvent plus mourir car, « ils seront fils de Dieu en étant héritiers de la résurrection ». Quant aux conditions pour accéder au Royaume à venir, le Ps 36 nous les donne sous forme d’injonctions : « évite le mal, fais ce qui est bien, poursuis la paix, recherche-la ». 

Chrétiens, notre Dieu, c’est le Dieu de la vie éternelle. Nous ne pouvons pas alors suivre des charlatans, vendeurs d’illusions, qui trompent les gens aujourd’hui, en leur promettant le bonheur terrestre. Ils sont des spécialistes d’interprétations de type :  Tu n’émerges pas dans la vie parce que, excusez-moi les termes, on t’a ligoté quelque part ; tu es malheureux parce que telle personne a bouffé ta chance. Notre Dieu, c’est le Dieu des vivants et nous devons être tendus vers la vie éternelle. Car il est fidèle à sa promesse qui est une promesse de vie. C’est la joie de cette promesse de vie qui devrait désormais nous habiter en tant que chrétien(ne) : Une joie qui nous donne la force d’aimer et d’être aimés. Nous devons communiquer la vie. Soyons les artisans de cette vie malgré les adversités que connait notre monde aujourd’hui.  Pour ce faire, Saint Paul nous exhorte aujourd’hui à prier : « Priez pour que nous échappions aux gens pervers et mauvais car tout le monde n’a pas la foi ». (2Th 3, 1). Oui frères et sœurs en Christ, dans l’adversité, c’est la prière, notre secours, notre force.

Demandons au Seigneur la grâce de la persévérance dans le combat de notre foi. Malgré les difficultés, persévérons sans cesse, avec l’assurance que la force du Dieu pour qui nous nous battons ne nous fera jamais défaut. Que Dieu nous écoute et nous exauce ! Amen.

 

Pierre OUEDRAOGO (Diacre)

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article