Le « Souverain des rois de la terre »

Publié le par Abbé Amédé ZOUNGRANA (Théo 1)

Le « Souverain des rois de la terre »

EXHORTATION DU SAMEDI 20 NOVEMBRE 2021 : FÊTE DU CHRIST ROI DE L’UNIVERS (VÊPRES SOLENNELS) Ap1,5-8

La péricope de l’Apocalypse que nous venons d’entendre est un extrait de la lettre de St Jean aux Églises d’Asie. Dans cet extrait, l’apôtre introduit ses propos par un souhait : « Que la grâce et la paix vous soient donnés de la part de Jésus-Christ. » En effet, par ce souhait, il veut voir se réaliser le dessein bienveillant de Dieu chanté solennellement par des voix célestes la nuit de Noël. Et ce dessein n’est rien d’autre que celui qui consiste à accorder la paix aux hommes de la terre parce qu’il les aime. À entendre ce souhait, on pourrait se demander : Dieu pourrait-il ne pas nous donner sa grâce et sa paix ?  Frères bien aimés, Dieu nous offre sans cesse sa grâce et sa paix. Sa bénédiction et sa bienveillance nous sont perpétuellement données. Cependant, nous sommes invités à prendre les dispositions nécessaires afin de réserver un bon accueil à la grâce et à la paix du Seigneur. Cela passe nécessairement par une conversion permanente et renouvelée. Dans notre situation de formés, la fréquentation des sacrements et l’obéissance au règlement s’avèrent inéluctables pour en bénéficier.

Dans la suite de son écrit, St Jean présente le Christ comme « Témoin fidèle, le Premier né d’entre les morts et le souverain des rois de la terre. » À travers ces expressions, la divinité du Christ est clairement affirmée. Dans l’Apocalypse, les nombres sont symboliques et les expressions ternaires sont réservées à Dieu. Donc les utiliser pour qualifier Jésus, c’est dire qu’il est l’Égal de Dieu, qu’il est Dieu. Chacune de ces expressions qui lui sont attribuées lèvent le voile sur une partie du mystère de sa personne. Ainsi, dire qu’il est « témoin fidèle » sous-entend qu’il est témoin dans sa personne et dans son œuvre. En effet, Jésus est la plénitude de la révélation comme nous le dit le Concile Vatican II. Par son incarnation il nous révèle Dieu le Père. Et voici ce qu’il nous dit à ce propos : « Qui m’a vu a vu le Père. » Par ses œuvres, il témoigne de la miséricorde et de l’amour de Dieu son Père. Il est la Parole efficace, le « Oui » de Dieu. Il est l’accomplissement de la promesse faite à David et son héritier.

Par sa résurrection, il a été constitué « Premier né d’entre les morts. » Cela résume toute la foi des premiers chrétiens. L’Église primitive annonçait Jésus comme l’homme mortel ressuscité par Dieu d’entre les morts et entrainant derrière lui tous ses frères, lui qui est le premier né d’une longue lignée.

Par le substantif « Souverain des rois de la terre », St Jean affirme de nouveau que le Christ est le Messie. Il vient à nous sans faste ni grandeur ni majesté, vêtu comme le pauvre de son humilité. Il domine par sa croix. La miséricorde est sa force, l’amour vainqueur est son unique droit. Il nous offre sa vie en échange de notre mort. Son royaume n’est pas un royaume terrestre. Son autorité ne vient pas des hommes ; de plus, elle ne repose pas sur la violence et la corruption à l’image de celle de certains rois de ce monde. Tout comme il n’y a pas de rapport entre la justice et l’impiété, entre la lumière et les ténèbres, il n’y a pas non plus de rapport entre le règne du péché et celui du Christ. Si donc nous voulons qu’il règne sur nous, que jamais le péché ne règne dans notre corps mortel.

Par son sacrifice sur la croix, il a libéré l’humanité du péché et de ses conséquences. Il a mis tous ses ennemis sous ses pieds. En faisant de nous un royaume de prêtres, le Christ vient réaliser la lointaine promesse du livre de l’Exode : « Vous serez pour moi un royaume de prêtres et une nation sainte. » (Ex 19,6). L’appartenance à ce royaume n’est pas sans exigence ou sacrifice de notre part. Pour bénéficier de la grâce d’être citoyens dudit royaume, il est nécessaire pour nous de laisser nos cœurs être transformés par l’amour vainqueur du Christ Roi de l’univers dont c’est la fête demain. L’écoute et la méditation des Saintes Écritures s’avèrent obligatoires dans cette transformation de nos cœurs. La sollicitude maternelle de la Vierge Marie nous sera aussi d’un grand secours. Puissions-nous obtenir la grâce de contempler le Christ dans sa royauté et lui réserver une place digne de Lui dans nos cœurs afin d’être comptés parmi les élus du royaume de prêtres promis par Dieu le Père. Amen !

                                                                              Diacre Alfred Pascal MARE

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