Le temps de Dieu : un temps qui échappe à nos conceptions spatiotemporelles

Publié le par Abbé Jacques R. SAWADOGO

Le temps de Dieu : un temps qui échappe à nos conceptions spatiotemporelles

Exhortation du samedi 05 décembre 2020 (Vêpres solennelles)


Texte : 2P3, 8-14


L’an 2000 fut une année historique de grands pronostics où des prophètes de tous ordres avaient semé la psychose auprès de bon nombre de contemporains en prédisant la fin du monde. Mais cela n’est pas une question seulement contemporaine car la question de la parousie et du retour prochain du Christ s’est posée peut-être avec plus d’acuité aux chrétiens de la première génération.
C’est ainsi que Saint Pierre écrit sa seconde lettre pour non seulement condamner les hérésies que de faux docteurs répandaient notamment sur la parousie mais aussi et surtout pour donner la doctrine qu’il convenait d’enseigner. Cet extrait de l’épitre que nous venons d’écouter se comprend donc mieux à la lumière du contexte général de sa rédaction. Dans ce passage lu, le prince des apôtres y fait un enseignement sur le temps de Dieu, son avènement et les attitudes à adopter dans l’attente de sa venue.
Le temps de Dieu : Il est un temps qui échappe à nos conceptions spatio-temporelles des choses voire qui défie même la logique humaine car pour le Seigneur, un seul jour est comme mille ans et mille ans sont comme un seul jour. C’est donc un temps qui ne peut être cerné par l’Homme, si bien que des millénaristes de toute époque ont toujours échoué devant cette haute vérité : Le Temps de Dieu ne peut être connu et prévu d’avance par l’homme puisque le jour du Seigneur viendra comme un voleur. Cependant, il est certain que le Seigneur tiendra sa promesse malgré cet apparent retard de sa venue. L’apôtre nous donne une clé d’interprétation de ce jour de la venue de Dieu : Les cieux seront dissous…les éléments embrasés seront en fusion. Ce changement auguré sous des couleurs dramatiques est un changement nécessaire, car, pour que nous passions de notre monde au nouveau monde de Dieu, il nous faut une véritable metanoia. La note finale du texte renvoie donc à cette exigence de conversion, de purification dans l’attente du jour du Seigneur car c’est dans la sainteté et la piété que doit se préparer l’avènement du jour du Seigneur.
Dans notre communauté, il est certain que nous n’y trouvons pas d’obsédés de la venue imminente du Christ vivant avec la hantise d’une fin probable du monde. Cependant, la question de la venue du Seigneur ne devrait pas nous préoccuper de manière angoissante mais de manière joyeuse et pleine d’espérance ! Hier comme aujourd’hui, nul ne sait véritablement le jour ni l’heure où le Seigneur viendra nous chercher. Qui sait ? Peut-être que cette nuit sera la dernière de tous ! Qui sait ? Peut-être que nous ne franchirons pas les rideaux de 2021 ! Une chose est certaine : nous devons préparer l’avènement de ce monde nouveau, le monde de Dieu. Cela revient concrètement à écrouler tout mur qui nous empêche parfois de faire véritablement unité avec les autres autour du Christ. Cela consiste également à dompter et désarmer les langues venimeuses, médisantes, mensongères et calomnieuses qui effritent la qualité du vivre ensemble. Frères en Christ, dans nos efforts d’une réelle conversion, que Dieu Lui-même nous vienne en aide Lui qui est Père, Fils et Esprit Saint ! Amen !


Yerkoupouo Roland KOUSIELE MEDA,

Diacre

Publié dans Homélies

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