« Ceux qui se sont endormis, Dieu par Jésus, les amènera avec Lui »

Abbé Léonard SOUOBOU, Diacre

HOMELIE (Vêpres solennelles du samedi 07 novembre 2020) 

DEUXIÈME LECTURE

« Ceux qui sont endormis, Dieu, par Jésus, les emmènera avec lui »

(1 Th 4, 13-18)

Chers amis du Christ,

Dans cette page de la lettre aux Thessaloniciens, écrite entre 51-52 après Jésus-Christ, St Paul exprime sa sollicitude missionnaire envers cette communauté de Thessalonique qu’il venait de fonder. Il veut réconforter les Thessaloniciens et raviver leur espérance en la résurrection. De fait, Saint Paul doit répondre aux questions débattues dans la communauté : que deviendront les morts et les vivants quand viendra le jour du Seigneur ? Pour raffermir leur foi encore tributaire d’une catéchèse non achevée, l’Apôtre des Nations s’appuie lui-même sur la Passion, Mort et Résurrection du Christ Jésus en ses termes : « Ceux qui se sont endormis, Dieu par Jésus, les amènera avec Lui ».

Chers amis du Christ, pourquoi Saint Paul insiste- il jusqu’à trois fois sur l’expression « endormis dans la mort », et non pas sur le mot « mort » ? Aurait-il peur de la mort ?  Le mot « endormis » renvoie à une idée de « réveil ». En effet la mort dans le Christ est comme un sommeil avant le réveil dans la gloire. Quelqu’un qui dort est toujours vivant. Cela peut faire penser aussi à la formule liturgique « qu’il repose en paix » ; ou encore à cette formule profane d’aujourd’hui, « un tel s’est éteint », qui peut laisser entendre ici un souhait implicite d’une vie qui va se rallumer. Saint Paul développera cela en 1Co15,13 « Or si l’on proclame que le Christ est ressuscité d’entre les morts ; alors, comment certains d’entre vous peuvent-ils affirmer qu’il n’y a pas de résurrection des morts ? S’il n’y a pas de résurrection des morts, le Christ non plus n’est pas ressuscité ».

Chers amis du Christ, Saint Paul appelait ainsi les chrétiens de Thessalonique et nous appelle aujourd’hui, à ne pas être angoissés au sujet de nos morts, et à cesser « d’être abattus comme des gens sans espérance » ; il nous exhorte à demeurer fermement attachés au Christ, et à continuer de plaire à Dieu par une vie vertueuse. Car en Jésus nous ne mourons pas ; nous entrons dans la vie comme nous le dit Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus.

Au sujet de la venue du Christ, les chrétiens de l’Eglise primitive pensaient que cela arrivera pendant qu’ils seront encore là ; ils pensaient que ce serait un évènement imminent comme l’expriment ces propos de Saint Paul : « Nous les vivants, nous qui sommes encore là, nous serons emportés sur les nuées du ciel… ». Cette venue définitive et manifeste du Christ, Saint Paul la décrit avec un ton très vif et des images symboliques qui transmettent cependant un message simple et profond : à la fin des temps nous serons avec le Seigneur. Tel est le message au-delà des images. Oui chers amis du Christ ; notre avenir est avec « Le Seigneur ». En tant que chrétiens, nous le croyons, dès notre vie ici-bas, nous sommes déjà avec le Seigneur ; notre avenir, la vie éternelle a déjà commencée. Le message que Saint Paul nous adresse ce soir est un message d’espérance. Nous sommes invités à nous interroger sur notre attitude face à la mort, la mienne et celle des autres. Prions pour entrer dans une démarche d’espérance pour nous-mêmes et pour nos frères et sœurs dans le monde qui n’ont pas d’espérance, qui ont perdu toute espérance.

Abbé LEONARD LOUONA SOUOBOU,

Diacre